Selon le directeur générale de la police de sécurité (KaPo), Margo Palloson, le métropolite Eugène de l’Église orthodoxe estonienne du Patriarcat de Moscou (EOE-PM), qui a quitté l’Estonie en février s’est ingéré dans les élections législatives en Estonie.
Margo Palloson a déclaré vendredi que, pour cette raison, l’État estonien ne jugeait pas possible de prolonger le permis de séjour du métropolite Eugène. Palloson a ajouté qu’après le départ d’Eugène, le Patriarcat de Moscou a fait des déclarations encore plus scandaleuses qu’auparavant. « Qualifier l’attaque russe contre l’Ukraine de guerre sainte ne correspond pas à l’idée estonienne des valeurs et de la morale », a déclaré Palloson.
La police de sécurité rapporte que même après l’attaque militaire russe contre l’Ukraine, le métropolite Eugène (nom civil Valery Reshetnikov) est resté fidèle au dirigeant de l’Église orthodoxe russe, le patriarche Cyrille (cela prouve qu’Eugène considère l’attitude de l’Église orthodoxe russe en Ukraine comme justifiée ). Mgr Eugène n’a jamais montré le moindre signe de volonté de s’intégrer dans la société estonienne. Pendant toutes ces années, il n’a pas étudié la langue et la culture estoniennes, il a vécu la plupart du temps en Russie tout en renouvelant son permis de séjour estonien.
Cette année, il s’est vu refuser le renouvellement de son permis de séjour. Ce refus a été justifié par les actions concrètes du métropolite Eugène. La décision du gouvernement concerne personnellement le métropolite, mais ne s’applique pas entièrement à l’Église orthodoxe estonienne du Patriarcat de Moscou et à ses fidèles. Mgr Eugène (Reshetnikov) a quitté l’Estonie le 6 février 2024.
En 2018, à l’âge de 93 ans, le métropolite Cornelius (Jacobs) de Tallinn et de toute l’Estonie est décédé. Pendant trente ans, il a été à la tête de l’Eglise d’Estonie PM. L’archevêque Reshetnikov a assisté aux funérailles. A cette époque, il était recteur de l’Académie de théologie de Moscou et vicaire du patriarche Cyrille.
La majorité du clergé local des fidèles de l’EOE PM s’attendait à ce que l’évêque de Narva devienne le nouveau primat. Il était un proche collaborateur du métropolite Cornelius, vivant et travaillant en Estonie depuis 2009. Il connaissait bien les conditions locales. Mais sur instruction de Moscou, une autre personne a été élue : le recteur de l’académie, Eugène Reshetnikov.
Historiquement, l’Église orthodoxe d’Estonie était relevait de Constantinople et non de Moscou. L’Eglise russe, soviétique à l’époque, y est apparue avec l’occupation par l’URSS en 1940. Avec la nomination d’Eugène Reshetnikov à la tête de l’Église d’Estonie, les intérêts de Moscou ont commencé à être défendus directement depuis la Russie. Peu à peu, d’énormes tensions se sont créées dans les relations entre les Églises. À l’automne 2018, le Synode de l’Église orthodoxe estonienne de Moscou, dirigé par Reshetnikov, a publié une déclaration dans laquelle il a critiqué les actions du patriarche de Constantinople qui a accordé l’indépendance à l’Église orthodoxe ukrainienne.
La situation et les tensions en Estonie orthodoxe rappellent la situation en Ukraine, où deux Églises orthodoxes opèrent au sein du même pays : l’une est subordonnée à Moscou et l’autre au Patriarcat de Constantinople.
Diverses sources indiquent que Reshetnikov n’a pas fait preuve d’indépendance dans ses décisions et ses actions, comme le faisait le métropolite Cornelius. Si les nombreuses années d’expérience de Cornelius (Jakobs), son autorité parmi les croyants, sa connaissance des conditions locales, de la langue et sa sensibilité ont permis à Cornelius d’exprimer une position différente de celle du chef de l’Église de Moscou, alors Reshetnikov, en tant que responsable de l’Église, représentait pleinement la volonté et vues du Patriarcat de Moscou.
La coopération et la communication spirituelle entre les Églises chrétiennes n’ont pas été facilitées par le fait que le métropolite Eugène Reshetnikov n’est pas venu rencontrer le pape lors de sa visite en Estonie en 2018.
En arrivant en Estonie, Reshetnikov a immédiatement mis à l’ordre du jour la question des biens de l’Église. En 2001, le gouvernement de Tallinn a remis à l’EOE PM la cathédrale Alexandre Nevski pour une utilisation gratuite pendant 36 ans.
Ensuite, la ville de Tallinn a loué le bâtiment de l’église de Lasnamäe pour 99 ans. Le dirigeant de l’Eglise d’Estonie PM voulait désormais devenir propriétaire des bâtiments religieux qu’il utilisait. Reshetnikov a fait à plusieurs reprises des déclarations dans lesquelles il refusait de reconnaître l’Église orthodoxe apostolique estonienne ( EAOE ) comme successeur légal de l’Église orthodoxe qui existait en Estonie avant l’occupation soviétique. A l’initiative du Patriarcat de Moscou, la question des biens ecclésiastiques est soulevée non seulement par l’Eglise PM mais aussi par l’ambassade de Russie à Tallinn.
Pour les intérêts russes en Estonie (ainsi que dans d’autres pays européens), il est important de préserver les associations et les actifs de l’Église orthodoxe russe à l’étranger. C’est à travers ces structures que s’exercent l’influence et la propagande russes. Jusqu’à présent, ces associations n’ont pas été concernées par les sanctions internationales. LIEN
По словам генерального директора Полиции безопасности (КаПо) Марго Паллосона, митрополит Эстонской православной церкви Московского патриархата (ЭПЦ МП) Евгений, покинувший Эстонию в феврале, распространял кремлевские нарративы и вмешивался в парламентские выборы в Эстонии.
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