En janvier 2023, Anastasia Colosimo rejoindra l’Élysée

Anastasia Colosimo, 32 ans, elle prendra ses fonctions début 2023 pour remplacer Anne-Sophie Bradelle, en tant que conseillère à la communication et à la stratégie pour l’international. La politologue franco-américaine, dotée d’un passeport russe, hostile à la politique de Vladimir Poutine, ancienne enseignante à Sciences Po Paris,s’est fait connaître du grand public en s’exposant dans les médias après la parution de son livre Les Bûchers de la liberté (Stock, 2016).

Mais aussi, en décembre 2021, à la suite d’un dérapage. Invitée sur le plateau de David Pujadas, sur LCI, en pleine pandémie de Covid-19, l’experte politique avait lâché que refouler les non-vaccinés à l’hôpital « serait un bon moyen de sélection naturelle » avant de se rattraper quelques secondes plus tard. A l’Elysée, on évacue une mauvaise blague. « C’était une plaisanterie bête », avoue-t-elle aujourd’hui, encore affectée par la polémique


La jeune femme orthodoxe est la fille de l’essayiste Jean-François Colosimo, théologien orthodoxe et directeur des Editions du Cerf, maison d’édition chrétienne qui a propulsé plusieurs auteurs de la droite conservatrice pourfendeurs du « politiquement correct », dont Eugénie Bastié, Alexandre Devecchio ou Mathieu Bock-Côté.

Petite fille de Yuri Stein et Veronika Tourkina, « dissidents russes luttant contre le mensonge totalitaire », écrit-elle dans une tribune au magazine Elle, le 24 mars, elle dit avoir été élevée dans cet esprit de dissidence anti-soviétique et antipoutinenne. Dans le contexte géopolitique actuel, elle assure vouloir « porter les valeurs de la France à l’international » et rappelle l’œuvre de son père, La Crucifixion de l’Ukraine (Albin Michel, 288 pages, 20,90 pages) qui dénonce « un conflit criminel, fratricide et mortifère ».

Celle qui doit devenir la voix de l’Elysée sur la politique étrangère est appréciée des sphères souverainistes et de la droite extrême. Sarah Knafo, ex-directrice de campagne et compagne d’Eric Zemmour, est l’une de ses bonnes amies depuis 2014.

Anastasia Colosimo confirme avoir fréquenté l’énarque identitaire en précisant : « Nos chemins ont divergé depuis. »Connue pour ses prises de position en faveur d’une liberté d’expression qu’elle veut permissive, la politologue affirmait au média Brut en septembre 2020 : « N’importe qui dans une démocratie doit avoir le droit de dire et de penser ce qu’il veutDire : “Il y a des insultes qu’on doit pouvoir tolérer dans l’espace démocratique”, c’est à la fois inaudible et en même temps nécessaire », soulignant que les opinions peuvent alors « fleurir dans une sorte de ressentiment ». Quand le « politiquement incorrect sort, on a le sentiment d’une extrême violence, mais pourquoi ? Aussi parce qu’il [le politiquement incorrect] se sent muselé », insiste-t-elle. SUITE

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